La Mission ExoMars

Le programme ExoMars est coordonné par l’Agence Spatiale Européenne (ESA) avec l’aide de l’agence spatiale russe Roscosmos. Elle se décompose deux missions distinctes ayant pour objectif la recherche de traces de vie sur la planète rouge.

L’orbiteur ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO) et l’atterrisseur Schiaparelli sont arrivés à proximité de Mars en 2016. L’orbiteur est fonctionnel et il a commencé à analyser la composition de l’atmosphère martienne. TGO est notamment à la recherche de méthane, présent à l’état de traces infimes dans l’air de Mars. Par ailleurs, l’orbiteur TGO servira de relais pour les télécommunications avec le futur rover d’Exomars. L’atterrissage de Schiaparelli, en revanche, a été un échec. Si les boucliers thermiques de l’atterrisseur ont bien fonctionné, l’appareil s’est écrasé à la surface en raison d’une saturation des capteurs de mesure angulaires. L’engin devait être utilisé pour tester les technologies de rentrée atmosphérique mais ses fonctions au sol étaient limitées.

TGO – © ESA

Le lancement du Rover ExoMars, nommé Rosalind Franklin, est prévu pour septembre 2022.  Rosalind Franklin atterrira dans le bassin Oxa Planum, situé au niveau de l’équateur de Mars. Cette zone a été choisie car elle présente des structures géologiques suggérant une présence passée d’eau liquide. Par ailleurs, Oxa Planum est relativement plate, ce qui facilitera les déplacements du rover. D’une masse d’environ 300 kg, ce rover contient une foreuse capable de prélever des carottes de sol martien jusqu’à deux mètres de profondeur. Ces échantillons seront ensuite analysés par différents instruments présents dans le rover. Afin de déterminer leur composition chimique, les fragments de sol martien passeront par le Mars Organic Molecule Analyzer (MOMA), un spectromètre de masse couplé à un laser et à un chromatrographe en phase gazeuse, ce dernier ayant été fabriqué principalement par deux laboratoires français : le LISA (localisé à l’UPEC) et le LATMOS.

Les résultats des analyses pouvant révéler la présence éventuelle de molécules organiques sur Mars seront transmises via le TGO.

Rosalind Franklin

Rosalind Franklin – MRC Laboratory of Molecular Biology

Rosalind Franklin est une scientifique anglaise du 20ème siècle. Après avoir travaillé sur la porosité du charbon pendant son doctorat en chimie, elle intègre le département de biophysique du King’s College à Londres. Elle étudie les conformations d’une molécule qui porterait l’information génétique des êtres vivants, l’Acide DésoxyriboNucléique, plus connu sous le nom d’ADN. Pour cela, elle réalise des diffractions aux rayons X et prend des clichés qui réfutent les hypothèses précédentes concernant la structure de l’ADN. Ces images seront essentielles pour James Watson et Francis Crick qui construisent un modèle moléculaire de l’ADN. Malgré son importance capitale dans cette découverte, mais à cause de conflits scientifiques, R. Franklin ne fait pas partie des auteurs de la publication décrivant la structure de la fameuse double hélice. Elle continue ses recherches sur la structure d’autres molécules biologiques mais les rayons X qu’elle utilise dégradent rapidement sa santé. Elle meurt à l’âge de 38 ans, d’un cancer des ovaires. Elle ne peut alors pas recevoir le prix Nobel qui n’est pas délivré à titre posthume. Il est remis à Watson, Crick et un collaborateur de Rosalind Franklin mais les travaux de la scientifique ne sont pas remerciés lors de la cérémonie.

Aujourd’hui, Rosalind Franklin fait partie de la trop longue liste de femmes scientifiques dont le succès a été éclipsé par un homme. Le rover d’ExoMars porte donc le nom d’une pionnière essentielle à la compréhension de la vie sur Terre.